J'aime beaucoup la solennité de tous les saints, parce qu'elle me met en lien et en communion avec l'humanité entière, avec tous ceux qui ont existé, ceux que je n'ai pas connus et que je ne connais pas - c'est la plus grande partie - et ceux que j'ai connus ou dont j'ai entendu parler, comme mes proches, mes amis de même que Gandhi, François d'Assise, Martin Luther King, monseigneur Romero, sainte Thérèse, KhalilGibran…

Nous fêtons ce jour-là toutes les personnes qui ont expérimenté à fond les béatitudes de l'Évangile. Le Dieu qui apparaît dans les béatitudes, n'est pas plus catholique que protestant, ce n'est pas le Dieu d'une seule confession en fonction de tel ou tel rituel. Il relève uniquement des rites de la simple religiosité, si on peut l'appeler comme ça. En font partie l’option pour les pauvres, la transparence de coeur, la faim et la soif de justice, la lutte pour la paix, la persécution comme conséquence de la lutte pour le Royaume.

Jésus professe cette religion basique comme moyen de sainteté pour toute l'humanité y compris les athées qui, en connaissance de cause et en bonne conscience, optent pour la mise à l'écart de l'ensemble des croyances, mais pas la vraie religion dont, par exemple, saint Jacques nous dit : « La religion pure et sans tache devant Dieu le Père, la voici : visiter les orphelins et les veuves dans leur détresse ; se garder du monde pour ne pas se souiller » (1,27). Notre Dieu est catholique dans le sens universel du mot, il transcende toute religion quelle qu'en soit le vécu. « Dieu est impartial et quiconque craint et pratique la justice trouve accueil auprès de lui », comme le dit, si bien, Pierre dans la maison de Corneille (Actes 10, 34).

Alors, bon chemin à nous tous vers la sainteté et la maison de Dieu qui nous accueille dans ses bras !

Sandro Agustoni